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L’excitation est à son comble chez les crétinsdeSouche.fr. L’érection virile d’une bonne chasse aux communistes, aux arabes et aux noirs se manifeste durablement sur les sites à vomis patriotes. La diarrhée verbale habituelle se déverse sans limite : « la menace de l’invasion islamique aidée par les gauchistes et les gangs justifient la protection sans limite de la vraie France ». Le scénario guerrier est idéal et arrive à point nommé. La concrétisation d’années d’effort coordonnées entre les services de sécurité de l’Etat, les réseaux fascistes et les dirigeants du nouvel ordre mondial capitaliste se met en place à la faveur de ces émeutes qui tombent vraiment bien ,au moment précis où il faut soumettre les peuples à l’extorsion de leurs revenus pour le profit des marchés. Voici articles sélectionnés par nos soins qui prouvent les liens entre la criminalisation des pauvres et la préparation de l'opinion à la guerre totale contre un ennemi intérieur et, à long terme, à la guerre impérialiste.

 

voir sur lemanscipé  deux excellents articles qui étayent plusieurs points développés dans notre analyse :

L'Etat se prépare à une guerre dans les cités

Flash-ball » et maintien de l’ordre : quand la police passe à l’offensive


 

 

Les émeutes urbaines : un grand succès pour les gouvernements-larbins des capitalistes

Il ya  20 ans, lorsque la délinquance était principalement une délinquance d'acquisition, elle se concentrait là où il y avait des richesses. Désormais, le développement des violences et d'une délinquance liée à une sociologie de l'exclusion fait que les premières victimes de la violence sont les « pauvres ». Cette forme de délinquance se manifeste donc d’abord dans les quartiers populaires sons la forme d’incivilités, de dégradations de biens, plus rarement de vols violents contre des particuliers sur la voie publique ou encore de bagarres. Ces faits, incontestables, ne se situent pourtant pas du tout dans le registre du crime, et encore moins organisé. La Mafia, les gangs, existent et se développent dans les quartiers autours de la drogue ou du trafic d’êtres humains, comme cela  est toujours le cas dans une société profondément inégalitaire et où la domination sociale demeure la règle des relations interpersonnelles, notamment dans le monde du travail. Mais la participation active au crime organisé exige des « compétences » et des moyens que très peu de personnes sont en mesure d’acquérir sans être initié durablement. Les petits délinquants ponctuels d’exclusions constituent donc un « vivier », mais en aucun cas le milieu du crime organisé en lui-même, beaucoup plus discret, sélectif et minoritaire. Ceux qui ont pignon sur rue ne sont pas ceux qui alimentent les réseaux. Or, les discours bellicistes et autoritaristes des défenseurs de la « République » assimilent volontairement tous ces groupes sans distinctions, ce qui leur permet de laisser libre court à leurs délires de répression en niant totalement la dimension politique de la délinquance et des émeutes. Mieux que cela : l’émeute répond à leurs attentes. Elle est la concrétisation tant espérée d’une stratégie agressive et délibérée de maintien de l’ordre.

 

L’amalgame : la création de l’ennemi intérieur

Concernant la « nécessaire » répression des cités populaires françaises, l’argument principal des va-t’en-guerre, surtout composés de planqués de l’arrière comme d’habitude pour les bellicistes, est d’affirmer que tous ceux qui dérangent les habitants d’une manière ou d’une autre par leur simple présence  quotidienne ou leurs petites incivilités sont comme des délinquants et des criminels avérés ou en puissance qu’ils faut donc mater sans hésiter. Ils utilisent d’ailleurs le terme plus policé de « voyou » pour désigner tout cet amalgame de population sans aucune nuance. Le terme est  très intéressant par son double-sens et révélateur de l’effet idéologique recherché : un « voyou » désigne au départ « celui qui court les routes », « un gamin des rues », un vagabond, puis par extension, un Homme qui impose sa volonté par la violence, ou qui se procure des revenus de façon malhonnête, donc un vrai criminel. Le terme est donc particulièrement bien choisie car il permet justement de confondre verbalement et inconsciemment dans un même groupe d’une part ceux qui occupent oisivement l’espace public au quotidien avec d’autre part les vrais criminels qui vivent de leurs méfaits et font régner la terreur autour d’eux. La première chose à faire donc de refuser ce terme pourrie qui contient en germe l’idéologie de criminalisation sociale des pauvres et des citées portée par l’extrème-droite et récupéré par divers politiciens de droite comme de gauche.

 

Si la cible fabriquée par le discours est unique, cela est totalement hypocrite car, en réalité, il y a de multiples groupes différents, notamment parmi les jeunes des banlieues, certes susceptibles de s’unir ponctuellement dans la dénonciation de l’Etat voir dans l’émeute, mais dont les objectifs, mode de vie et représentations sont très différents. Toutes les enquêtes d’identification des participants aux émeutes parisiennes de 2005 et les premiers éléments sur Londres 2011 montrent clairement qu’il n’y avait pas que des membres de gangs immigrés mais aussi et surtout des habitants aux origines très diverses occupant des emplois précaires, des étudiants ou des gamins en rupture scolaire. Toute une jeunesse déshéritée tentée de glisser par ennuie et par besoins dans la petite délinquance. La police se montre parfaitement au courant de cette réalité puisqu’elle pratique l’intervention différenciée selon les groupes en question. Elle n’agit pas avec la même intensité selon qu’elle s’adresse aux criminels des gangs, aux jeunes oisifs et désoeuvrés sans qualifications « qui passent le temps »  en touchant à de petits trafics ou à ceux qui font tout pour s’en extirper en se conformant aux attentes des institutions.

 

Le processus de génération de l’émeute : l’intervention policière à l’envers et donc injuste

Or, ce qui n’est jamais dit par les réactionnaires, et pour cause, c’est précisément que cette intervention policière différenciée est inversement proportionnelle à la violence et au nombre de ceux qu’elle vise : plus le crime est organisé, dangereux et actifs, donc « professionnel » et minoritaire, plus les efforts d’investigations sont longs et difficiles pour démanteler des réseaux, donc peu visibles sur le terrain et exigeant en moyens logistiques à mobiliser. En fait, les formes de crime organisé dans les cités, les mafias, ne sont pas volontairement suffisamment combattues, mieux elles sont épargnées par l’assignation d’objectifs qui écartent la police. Les autres violences comme les violences domestiques, par nature difficile à repérer, n’intéressent de tout façon personne à part des policiers sincères. La généralisation de la violence des interpellations et contrôles à répétitions, pratiques de harcèlement où le racisme se mêle à l’envie d’agir et aux objectifs chiffrés imposés par la hiérarchie, n’est donc possible et facile que sur les autres catégories très majoritaires, les moins nocives mais dont les seuls tords sont de trainer durablement sur la voie publique, de vivre dans un quartier cible, d’être d’origine africaine du Nord ou sub-saharienne ou de déranger la vie quotidienne des habitants. Cette contradiction entre gravité des faits constatés et activités policière n’est pas du au hasard, bien au contraire. Elle est au cœur du dispositif politique : créer une exaspération, une rancoeur collective de toute une frange sociale pour pousser à la violence aveugle et ainsi assimiler les « casseurs » aux gangs du crime organisé, bref fabriquer des classes dangereuses, un ennemie intérieur très utiles aux capitalistes. Les émeutes sont un moment important de cet objectif : elles signifient la victoire du dispositif car elles créent la peur et la confusion recherchée, notamment grâce aux pillages de magasins rendus possibles par la frustration chronique des pauvres et le chaos de la situation.

Et si ça ne suffit pas, il y a toujours la possibilité d’employer de manipuler et de payer des casseurs pour accélérer la création des désordres lorsque les tensions commencent à apparaître : les agents d’infiltration qui ont opérés en France lors du dernier conflit contre la réforme des retraites en se faisant passer pour des manifestants et briser des vitrines en sont la criante démonstration. Or, les premières informations de manipulation commencent à se révéler en Angleterre. voir ici : http://www.alterinfo.net/Les-jeunes-se-seraient-vu-offrir-de-l-argent-pour-commencer-les-emeutes_a62249.html

D’autres preuves émergent qui prouvent que la police avaient préparé et anticipé les heurts violents et qu’elle a volontairement et directement provoqué les tensions violentes en assassinant M. Duggan et en agressant elle –même des jeunes des quartiers pauvres de Londres. voir ici : http://wsws.org/francais/News/2011/aou2011/emeu-a15.shtml et ici http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4232

Enfin, le renforcement pénal permet d’envoyer les cibles, les jeunes des cités qui commettent des petits délits ou pas, surtout immigrés, dans l’univers carcéral : là, au côté des malades mentaux et défoncés  issus du vrai monde criminel, ils font leur apprentissage et basculent plus facilement dans la violence mafieuse à leur sortie. De ce fait, la prison joue pleinement son rôle d’école de la récidive et permet de multiplier les problèmes sociaux, sanitaires et comportementaux ce tous ceux et de toutes celles qui y séjournent.

Les premières condamnations de la justice britannique à l’encontre des « émeutiers » sont là pour le rappeler : « Les magistrats ont en effet été autorisés à ignorer les procédures normales de condamnation afin de pouvoir prononcer des peines plus sévères pour ceux qui ont participé aux violences des derniers jours ». L’aubaine d’instaurer « une injustice légalisée » par des punitions disproportionnées permettra d’accentuer « un sentiment d’injustice auprès des émeutiers, de leurs familles et leurs amis » et donc de les pousser encore davantage dans le camp de la révolte et de la lutte armée contre l’Etat. voir ici : http://www.liberation.fr/monde/01012354654-emeutes-une-justice-britannique-trop-severe

Ces faits émeutiers tant espérés par les gouvernements envoient donc un message clair à l’opinion :  « Ceux qui se refusent l’ordre social, pire qui n’arrivent pas à s’y faire une place, ne sont bien que tous des voleurs, des criminels, en clair des « voyous » renforcés par les immigrés ». Or, si la police se focalisait réellement sur le crime organisé de proximité, elles auraient largement les moyens de le détruire rapidement. Si elle ne le fait pas, c’est parce que ce n’est pas sa priorité et que la présence du crime organisé est instrumentalisée au service des intérêts de l’Etat.

 

L’objectif à terme du maintien de l’ordre : la guerre permanente raciste, urbaine et civile

L’intervention de la police vise donc à faire correspondre la réalité avec la cible unique fabriquée par l’idéologie. Mais il y a plus que ça. Elle vise aussi à préparer l’étape suivante : la guerre urbaine.

Un livre, boycotté par les médias, explique très bien tout cela : il s’agit de « opérations banlieues » du journaliste Hacène Belmessous. « Nourrissant son enquête de documents confidentiels, de témoignages d’acteurs de la « sécurité urbaine » (politiques, urbanistes, policiers, gendarmes, militaires) et de reportages sur le terrain, le journaliste explique les multiples fronts de cette « guerre urbaine ». D’abord celui de la militarisation de la police, formée spécifiquement à la contre-guerilla urbaine, et du nouveau cadre légal instauré par le livre blanc de la défense en 2008.

Le front de la rénovation urbaine ensuite, pilotée par la police pour favoriser son intervention et son quadrillage de ces territoires. Enfin, le front social et idéologique, déployé par le plan « espoir banlieues » depuis 2008 : méritocratie, élitisme et dévitalisation politique des quartiers d’habitat social.

Le contexte dans lequel Hacène Belmessous débute son enquête est celui d’une criminalisation des quartiers populaires, du débat sur « l’identité nationale », à la lutte affichée contre le terrorisme, porteuse de dangereux amalgames. »

De ce livre, il ressort que la facilitation de l’action des policiers ne vise pas à anéantir la minorité active du crime organisé qui existe dans les cités, ce qu’elle est parfaitement capable de faire sans plus de moyens ni de lois si on ne la monopolise pas pour maintenir l’ordre,  mais bien à préparer la guerre totale sociale et idéologique contre les pauvres, principalement d’origine arabe et noir-africaine, en vue de soumettre les peuples au capitalisme.

C’est ainsi que l’Etat Français prépare sa police à tirer à balles réelles : le journal pro-capitaliste Le Monde a beau dénoncer « une mauvaise interprétation », les faits sont là : « deux décrets parus auJournal officiel du 1er juillet : Le premier, le décret n°2011-795, dresse la liste des armes pouvant être utilisées pour des opérations de maintien de l'ordre, parmi lesquelles des fusils à répétition de calibre 7,62 x 51mm. Le second, le décret n°2011-794, précise les conditions dans lesquelles les armes à balles réelles peuvent être utilisées. Ce décret renvoie à l'article R431-3 du code pénal, qui dispose que les armes à feu sont susceptibles d'être utilisées pour le maintien de l'ordre, à titre de riposte en cas d'ouverture du feu sur les représentants de la force publique. En l'occurrence, les fameux fusils à répétition de calibre 7,62x51mm. » Comment ce journal peut-il se montrer aussi naïf  ?  Toutes les affaires récentes où des policiers ont assassiné des jeunes ont été étouffées. Lorsque la police militarisée tuera, on trouvera toujours des armes à proximité des morts prétendus agresseurs pour justifier à postériori l’usage de la violence policière.

La tendance est européenne voire internationale. Le capitalisme sécuritaire est une stratégie de la tension orchestrée par les Etats. Les récentes émeutes de Londres le prouve une nouvelle fois :  l’inaction de la police au moment de l’émeute est volontaire et vise à préparer l’arrivée de l’armée. Le Premier ministre anglais  a réagi tardivement, il a fini par interrompre ses vacances pour annoncer qu'il continuerait à diminuer le budget de la police et le nombre de policiers de manière drastique, ce qui est anecdotique, mais surtout que cela ne remettait pas en cause l’orientation prioritaire donnée à la police, sa manière d‘intervenir dans les quartiers pauvres.  Il a indiqué que s'il y avait d'autres troubles, il ferait appel.. à l'armée. Ajouté à l'autorisation de tir avec des balles en plastique (utilisées en Irlande et dans les territoires occupés au Moyen Orient, où elles ont fait des victimes), on constate clairement un glissement guerrier et un partage des rôles : la police sert d’abord et principalement à exciter  les pauvres et à créer l’émeute quand l’armée ou une police militarisée doit essentiellement servir à réprimer et  bien-sur à exterminer ces mêmes pauvres. Comme les pauvres se reproduisent plus vite que les riches, il faudra profiter de l’opportunité pour en tuer un maximum.

Les imbéciles naïfs et  va-t-en-guerre qui appellent à la chasse au jeune des cités feraient mieux d’écouter les habitants qui ont en marre de subir l’exclusion, la pauvreté, le mépris social des petits bourgeois pavillonnaires, le harcèlement policier, l’amalgame à la criminalité,  les insultes racistes et de constater que les plus pourris des minables à la solde des mafias  sont rarement inquiétés et que les réseaux les plus solides ne tombent comme par hasard jamais complètement.

 

Voyons plus loin : le patriotisme au service de la guerre mondiale impérialiste

Les « patriotes » qui veulent protéger la cohésion des nations européennes par la guerre contre les cités ne sont que des traitres et des crétins, comme leurs prédécesseurs d’avant la première guerre mondiale. Ce sont des traitres parce qu’ils mentent sur les intentions de la guerre urbaine et raciste contre l’ennemi intérieur : préparer la population aux atrocités des faits de guerres et à l’union nationale contre d’hypothétiques agressions étrangères et ainsi protéger les intérêts des capitalistes occidentaux.  Dans ce schéma, il est important que tous les pays européens anglo-saxons progressent simultanément vers la guerre par le biais de l’OTAN car les bourgeoisies sont internationales et mondialisées par le jeu des placements financiers sur toutes les bourses de la planète.

Ce sont des crétins, parce que les propos récents sur le retour ciblé du service militaire obligatoire (voir ici : http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/justice-les-mineurs-delinquants-encadres-par-des-ex-militaires-30-07-2011-1385314.php) vise à fournir des jeunes gens en pature à l’armée qui va avoir besoin de chair à canon pour, comme en 14-18, faire en sorte que les pauvres servent les intérêts de leur maitres.