Juan Manuel FLORENSA : Les mille et un jour des Cuévos -Albin Michel.

Régis seize ans, va rejoindre son grand-père Antonio à Barcelone. Antonio est resté fidèle à la devise « ni dieu, ni maître ». Il est pacifiste, antimilitariste, anticolonialiste et anticlérical viscéral.

Antonio a trois petits enfants de son fils Maurice, médecin, marié à une bourgeoise, ce dernier s'est fondu dans la société française reniant ses racines espagnoles.

Régis a trouvé un guide qui lui fait découvrir Barcleone, une jeune fille Niéves. Tous les deux vont découvrir La Barcelone d'aujourd'hui, celle des squatts, des occupations, des associations de quartier, des anars et de la CNT, d'hier et d'aujourd'hui.

Régis est fasciné par son grand-père, il est hanté par les fantômes de la guerre civile espagnole.

Antonio va lui raconter sa guerre d'Espagne, la république venue au pouvoir en 1936. Le 19 juillet, un putsch militaire d'un triumvirat de généraux lance la guerre à la République : la vieille Espagne, celle des militaires, des prêtres et des riches attaque la république.

L'aviation nazie et fasciste gagnera la guerre, les républicains ayant peud 'avions. Personne ne voulut vendre d'armes à la république, ni la France, ni l'Angleterre, ni l'Amérique.

L'Espagne républicaine et libertaire avait donné le droit de vote aux femmes, la liberté sexuelle, le droit au divorce.

Très jeune, à seize ans, Antonio réussit à rejoindre le front, c'est un gamin confronté à la mort : il ramasse les blessés et les morts au front. Blessé, il est évacué, puis ce fut la retraite, la retirada, la fuite vers la frontière française. Antonio et son ami Léon se retrouvent sur les routes bombardées par l'aviation allemande et Italienne. Antonio va rencontrer dans des conditions tragiques, Sol, une jeune fille riche, c'est le coup de foudre de deux adolescents dans la tourmente, la passion sera brève, les ados vont devenir amants et être très vite séparés.

Les fantômes du franquisme sont encore très présents dans la société Espagnole d'aujourd'hui. Le Vatican béatifie les prêtres avec la bénédiction de l'Eglise espagnole. La loi d'amnistie de 1997 a scellé la loi du silence qui occulte les crimes du franquisme.

Ce livre raconte aussi l'accueil excécrable des républicains, parqués dans les camps d'Argelés, de Gurs...Camps qui étaient des mouroirs, le grand poète Machado y est mort et il est enterré à Collioure.

Une belle transmission de mémoire entre un grand des pages restées obscures de l'histoire du XX ième siècle, et des aspects occultés de la tragédie de la guerre espagnole, de l'Espagne républicaine et Libertaire.