Organisons la solidarité avec Théo et toutes les victimes de la police

Lundi 13 février : 18 h maison des associations, 4, rue d'arcole, Le Mans.

La police nationale ne peut pas être proche de la population : très largement blanche et masculine, composée à 60 % d'électeurs d'extrème droite, formée selon une doctrine de maintien de l'ordre inventée par des anciens de l'OAS et diffusée à partir de la brigade anti criminalité, elle ne protège pas les innocent-e-s et les victimes en priorité, elle s'acharne à désigner et à intimider des fauteurs de troubles potentiels, sélectionné-e-s selon leur âge, leur couleur de peau, leur tenue vestimentaire et leurs opinions politiques ou syndicales. La police a, comme rôle principal, celui de défendre la propriété privée et les intérêts de l'oligarchie des classes dominantes qui infestent la haute fonction publique et les fonctions électives. La police qui arrête les violeurs, les tueurs d'enfants et les méchants proxénètes ou trafiquants de drogues n'est qu'un alibi, un rôle utile socialement qui dissimule sa vraie nature et qui lui prend un temps mineur, ce pourquoi les capitalistes consentent à financer son existence. Peu leur importe la sécurité des pauvres et des moins que rien, pourquoi s'en soucieraient ils ? Pour justifier la répression des classes dangereuses, faisons leur croire que l'âme sombre de l'humanité est tapie en chacun d'entre nous, inventons l'omniprésence du sadique, arrêtons en quelques uns de temps en temps, médiatisons les faits divers sordides, laissons libres des malades mentaux qui terroriseront à foison, acharnons nous sur les petites frappes et les minables, gardons nous bien de démanteler jusqu'au bout  le crime organisé et les têtes de réseaux en tout genre qui alimenteront encore et encore la peur et le consentement aux restrictions de libertés, l'essentiel est ailleurs. L'ordre social, la hiérarchie doit tenir. Coûte que coûte.

Publié dans Nantes Révolté:

Alors que l'émotion est immense après le témoignage de Théo, violé à  coup de matraque par les policiers lors d'une interpellation, des mères  du quartier organisent un rassemblement pacifique dans l'après midi du 6  février. Quelque centaines de personnes s'y joignent, dans le calme.  

 Déjà, l’État décide de déployer des rangées de CRS cagoulés et armés de  LBD face aux manifestants, qui gardent leur sang froid et demandent à  être reçus au commissariat. Avant de se disperser.

 

A la nuit tombée, le préfet de Seine-Saint-Denis, sous les ordre du  ministre de l'Intérieur socialiste, décide de verser de l'essence sur le  feu, et met en place une provocation inédite. L'éclairage public est  coupé dans la cité des 3000, à Aulnay, ainsi que les bus. Des centaines  de policiers son déployés et quadrillent le quartier. Dans la pénombre,  ils contrôlent un grand nombre de jeunes. Les CRS paradent avec leurs  fusils d'assaut HK G36, distribués dans le cadre de l'état d'urgence.  Des fusils de précision Tikka 3 sont également déployés en bas des  tours. Un hélicoptère survole la zone, et éclaire les bâtiments.Le  quartier est littéralement militarisé. Ambiance de guerre.

  Dans cette ambiance, des affrontements sporadiques éclatent. Ils restent  assez légers vu l’incroyable déploiement de force de l'ordre. Des  poubelles sont incendiées, ainsi qu'un fast food et quelques voitures.  Les attroupements sont dispersés immédiatement par des tirs de grenades.  Les passants qui filment la police sont menacés physiquement. Il n'y a  presque pas de journalistes.

  Des habitants signalent alors des tirs à balles réelles venus des rangs  de la police. Ils ramassent plusieurs douilles de 9mm en acier, et  évoquent des « tirs en l'air, puis en direction d'une foule ». Un  journaliste indépendant de Taranis News prend en photo les munitions.

  Aujourd'hui 7 février, le syndicat Alliance et la préfecture confirment  ces tirs d'armes à feu. Ils évoquent des « tirs de sommation ». Malgré  le déploiement massif de force, les balles en caoutchouc, les grenades  et l'hélicoptère, des policiers auraient eu besoin de sortir leur arme  de service pour disperser quelques dizaines d'émeutiers ?

  En réalité, ce qui s'est passé hier à Aulnay-sous-Bois est une nouvelle  démonstration de la militarisation du maintien de l'ordre. Depuis 20  ans, avec les Flash-Balls, puis les LBD40, les policiers sont réhabitués  à tirer, à presser sur la gâchette en direction de la foule, à viser des  individus. Il ne s'agit plus d'un geste exceptionnel. Des milliers de  balles en caoutchouc sont tirées chaque année en France, blessant et  mutilant aussi bien dans les Cités que dans les manifestations ou les  stades.

   A Beaumont-sur-Oise, cet été, la gendarmerie avait déjà sorti ses fusils  d'assaut face aux émeutiers, sans les utiliser. A Aulnay, l’État assume  l'utilisation d'armes à feu dans le cadre du maintien de l'ordre. La  boucle est bouclée. Et nous sommes sous un gouvernement socialiste.

  Sources :  -Aulnay-sous-Bois: la préfecture confirme des tirs à balles réelles de  sommation : https://www.buzzfeed.com/davidperrotin/aulnay-sous-bois-la-prefecture-de-police-confirme-des-tirs-a?utm_term=.nfD6pL3zz

    - Des tirs à balles réelles de la police dans la nuit de lundi à mardi à  Aulnay-sous-Bois http://www.liberation.fr/direct/element/des-tirs-a-balles-reelles-de-la-police-dans-la-nuit-de-lundi-a-mardi-a-aulnay-sous-bois_57608/

  - Taranis News :  http://taranis.news/2017/02/aulnay-sous-bois-nuit-demeute-et-probables-tirs-a-balles-reelles/