Dix ans après l’introduction de la réforme allemande Hartz IV

Par Sybille Fuchs
29 août 2012

Le 16 août 2002, un groupe d’experts dirigés par le directeur des ressources humaines de Volkswagen, Peter Hartz, présentait à la coalition gouvernementale, constituée par le Parti social-démocrate et Les Verts et menée par le chancelier Gerhard Schröder (SPD), ses propositions relatives aux réformes du marché du travail. Dix ans plus tard, la société allemande est transformée en grande partie en raison des réformes Hartz.

Une étude de l’OCDE, publiée à la fin de l’année dernière, a conclu que l’inégalité des revenus s’est accrue plus rapidement en Allemagne que dans n’importe quel autre pays membre.

Il y a dix ans, l’économie allemande était montrée du doigt et accusée de payer des salaires excessifs, d'avoir un marché du travail rigide et un système social bien trop généreux. Le problème auquel était confronté le gouvernement allemand était de trouver le moyen d'apporter des changements aux accords de travail et aux conventions sociales acquis par les travailleurs au cours des décennies précédentes sans provoquer une opposition substantielle. Le gouvernement a choisi une voie différente.

Au lieu de chercher une confrontation ouverte avec les sections bien organisées de la classe ouvrière, il a créé un marché du travail subsidiaire dominé par des salaires bas et non soumis aux droits sociaux. Telle fut la tâche de la Commission Hartz.