théories politiques

Les textes de fond qui analysent ou exposent les grandes théories politiques d'émancipation ainsi que les réflexions philosophiques qui alimentent ces théories dans un esprit non polémique.

Résumé de l'intervention de Saïd Bouamama aux 3èmes Rencontres Nationales des Luttes de l'Immigration le 25/11/2011 à Créteil Saïd Bouamama est socio-économiste et chargé de recherche à l'iFAR( Lille). Il est également le directeur de publication du site « Les figures de la domination ». il a publié de nombreux ouvrages portant sur les milieux populaires, les jeunesses et l'immigration, et notamment La France, autopsie d'un mythe national( Larousse 2008) et Les Classes et Milieux populaires( Editions du Cygne, 2009).

L'impérialisme

Depuis une cinquantaine d'années, on peut constater les conséquences des rapports coloniaux sur la manière dont sont traités les migrants. Ce sont les mêmes luttes qui ont lieu au Nord comme au Sud. Cependant pas d'homogénéité dans les luttes des pays arabes. Le mot impérialisme est devenu désuet au Nord, alors qu'il y est fait référence dans tous les mouvements militants au Sud. Aux USA, les discours du pouvoirs assument leur position impérialiste, revendiquent même une position de pacificateurs.

Quelques données objectives pour souligner que le degré d'oppression impérialiste a augmenté :

 

Sur le terrorisme

 

 Dans ce texte récent, l'auteur, René Berthier, réagit à la critique du livre sur l'histoire du terrorisme :Gérard CHALIAND, Arnaud BLIN (dir.), Histoire du Terrorisme, de l’Antiquité à Al Qaïda, Paris, Editions Bayard, 2005, 660 pages."

Son analyse est intéressante au moment précis où le recours à l'action violente par les anarchistes revient sur le vevant de la scène, pas tant en France que dans certains pays européens comme la Grèce. Le climat "insurrectionnel" entretenu par ce type d'action par les groupes anachistes dans ce pays semble faire l'admiration de quelques uns ici. La vision historique tempère fortement le prétendu "choix" tactique du terrorisme du mouvement anarchiste. En fait, de choix, il n'y en a jamais vraiment eu sur le plan théorique et idéologique.

 

 

LA CRISE PERMANENTE DE L’ANARCHISME

 

4ème partie

Quand je compare l’école philosophique libertaire à celles dont j’ai connaissance au long de l’histoire  de la pensée humaine, je ne trouve d’exemple comparable que dans les écoles qui dans la Grèce antique ont créer une lumière qui nous éclaire encore. Un Proudhon. un Bakounine, un Elisée Reclus, un Kropotkine, un Ricardo Mella dans une certaine mesure me rappellent un Anaximandre, un Héraclite, un Anaximène, un Epicure, un Leucippe ou un Démocrite, cherchant l’origine de la vie, s’évertuant à sonder la matière, fondant la science expérimentale en même temps qu’une philosophie de l’homme où l’éthique individuelle s’harmonisait avec le mécanisme du cosmos. Les fondateurs de l’anarchisme social et socialiste (je laisse à part les individualistes, qui en général ont tout gâté) ont suivi le même chemin. Toutes les connaissances, toutes les sciences, toutes les activités intellectuelles les ont attirés. Bakounine suivant pas à pas les découvertes de la physique, de la chimie organique, de l’astronomie (il énonçait des conceptions astronomiques qui valent encore d’être méditées), de la physiologie, de la psychologie, de la sociologie, etc… Elisée Reclus associant l’histoire et la géographie, toutes les manifestations de la vie tellurique et celles des hommes dans leurs activités fécondes, élaborant harmonieusement une culture humaniste universelle. Un Kropotkine écrivait dans La Science Moderne et l’Anarchie: «L’Anarchie est une conception de l’univers basée sur une interprétation mécanique des phénomènes, qui embrasse route la nature, y compris la vie des sociétés. Sa méthode est celle des sciences naturelles, et par cette méthode toute conclusion scientifique doit être vérifiée. Sa tendance est de fonder une philosophie synthétique qui comprendrait tous les faits de la nature, y compris la vie des sociétés humaines et leurs problèmes politiques, économiques et moraux».

 

LA CRISE PERMANENTE DE L’ANARCHISME

 

5ème partie

De quelque côté que l’on retourne la question, il est indiscutable que quelque chose a failli dans les espoirs et les prévisions des penseurs de l’anarchisme et qu’un abîme sépare les buts énoncés des réalités atteintes. A part la révolution espagnole, on peut parler d’échec de l’anarchisme mondial (je fais exception pour le Japon dont je ne connais pas suffisamment l’importance réciproque des causes objectives et subjectives, et dont je n’oublie pas les ravages faits par les assassinats de militants qu’opéra la police). Depuis bientôt quarante ans, j’ai réagi sans arrêt contre les déviations qui appauvrissaient la pensée et stérilisaient l’action. Je continue à le faire, sans me mentir à moi-même, refusant toutes les explications de facilité avec lesquelles m’ont répondu tant d’individus qui justifiaient ainsi l’insuffisance de leur effort et le plus souvent ne sont plus dans la lutte depuis bien des années.

 

LA CRISE PERMANENTE DE L’ANARCHISME

 

3ème partie
L’une des conséquences de ce «contrisme» généralisé fut que les écrits constructifs qui, si imparfaits fussent-ils ont été plus nombreux dans la production théorique et littéraire anarchiste que dans celle de n’importe quel autre courant révolutionnaire, sont tombés dans le vide. Ni les idées réalisatrices de Proudhon, toujours essentiellement justes, ni les programmes. toujours actuels, de Bakounine ni des livres comme La conquête du Pain de Kropotkine, En Marche vers la société futur ede Cornelissen, ni celui de Sébastien Faure, Mon Communisme, ni ceux de Pierre Besnard (plus syndicaliste libertaire que véritablement anarchiste), de Pierre Ramus et de beaucoup d’autres n’ont influencé l’ensemble des militants anarchistes. Car l’esprit négateur dominait en eux. Aujourd’hui même, combien sont capables d’exposer en quoi consistait le mutuellisme proudhonien et le collectivisme de Bakounine?