Identification

Syndications

Rennes Infos

Feed not found.

SNJ Ouest-France:

Comment Ouest-France manipule l’information



comlme nous l'avions déjà relévé et dénoncé sur ce site, la presse quotidienne régionale est aux ordres du patronat et de l'Etat : la preuve avec cette protestation offcielle de journalistes locaux. Encore une fois, dénonçons ces chiffres ridicules du nombre de manifestants au Mans, proclamés comme des évidence par un journal qui n'a pas les moyens de ses ambitions.

Ce 25 octobre, les syndicalistes de la section Ouest-France du Syndicat national des journalistes (SNJ) ont publié un tract dans lequel ils dénoncent la « ligne idéologique à sens unique » de leur journal.
Ils déplorent que le projet gouvernemental de réforme des retraites soit présenté « comme une évidence qui doit s’imposer à tout esprit sain et
raisonnable » ; tandis que la contestation est qualifiée d’« irresponsabilité coupable au regard des générations futures » ; et sa radicalisation accusée de mettre « en péril l’équilibre économique » et de saper « les fondements de notre démocratie ».

Quant au gouvernement, il « incarne l’ordre et la fermeté » face à des opposants « divisés et sans projets sérieux »...

Les syndicalistes du SNJ posent la question : « Que deviennent le pluralisme, la défense de la démocratie, le respect du lecteur qu’Ouest-France brandit, à la première occasion venue comme son étendard ? »

Ils révèlent les consignes données aux rédactions par la hiérarchie : « restreindre la couverture des manifestations "pour éviter de lasser" le lecteur » ; « mettre l’accent sur les perturbations – lycées bloqués, stations services à sec… – et [...] donner surtout la parole "aux gens dont l’activité commence à être perturbée par le mouvement" ».

Pour conclure, ils tiennent à préciser que « le SNJ n’est pas opposé à l’expression d’opinions affirmées dans les éditoriaux. A condition que
les points de vue divergents puissent s’exprimer à la même place. A condition que le traitement de l’actualité reste dans le cadre dont il
n’aurait jamais dû sortir : celui d’une information honnête et équilibrée des lecteurs.

C’est pourquoi le SNJ mène un combat pour la reconnaissance, par la loi, de l’indépendance des équipes rédactionnelles, leur permettant de
s’opposer collectivement à toute pratique porteuse d’un risque heurtant la conscience professionnelle des journalistes ».

 



Le tract en question :

Contre l’orientation à sens unique d’ Ouest France/ (SNJ Ouest France)



*Enrayer le déclin éditorial*

Trop, c’est trop ! En ces temps de mouvement social de grande ampleur, nos éditorialistes attitrés s’affranchissent avec constance des principes mêmes sur lesquels le journal fonde sa culture, son image et la confiance de ses lecteurs.

Chaque matin ou presque, pour voler au secours de Sarkozy et de sa politique, la une affiche une ligne idéologique à sens unique.

Quand, à Ouest-France, ligne éditoriale et idéologie font bon ménage, le projet de réforme des retraites est présenté comme une évidence qui doit s’imposer à tout esprit sain et raisonnable. Sa contestation prolongée et résolue est d’une irresponsabilité coupable au regard des générations futures. La radicalisation du mouvement social met en péril l’équilibre économique et sape les fondements de notre démocratie. Le gouvernement, droit dans ses bottes, incarne l’ordre et la fermeté. Les opposants, eux, alors qu’ils ont le soutien de la majorité des Français, sont présentés comme divisés et sans projets sérieux.


Que deviennent le pluralisme, la défense de la démocratie, le respect du lecteur qu’Ouest-France brandit, à la première occasion venue comme son étendard ? Les consignes données aux rédactions par la hiérarchie sont sans ambiguïté : il faut restreindre la couverture des manifestations «
pour éviter de lasser » le lecteur ; il importe de mettre l’accent sur les perturbations – lycées bloqués, stations services à sec… – et de donner surtout la parole « /ux gens dont l’activité commence à être perturbée par le mouvement ».

Sur le terrain, de nombreux journalistes ont été interpellés par des lecteurs choqués et qui se sentent trahis. Dans nos rangs aussi, la colère s’exprime, comme lors de l’AG de la section Ouest-France du SNJ : « Qu’on arrête enfin de nous faire passer des choix idéologiques pour des choix journalistiques… », s’insurge une consoeur. « Non, les gens qui sont contre le mouvement social actuel ne créent pas un événement à couvrir au même titre que ceux qui manifestent ! Qu’on arrête d’essayer de minimiser l’ampleur de ce mouvement, en nous demandant de donner la parole à tout le monde », s’indigne un autre. « Et l’édito de samedi, à qui donne-t-il la parole ? »

Le SNJ n’est pas opposé à l’expression d’opinions affirmées dans les éditoriaux. A condition que les points de vue divergents puissent s’exprimer à la même place. A condition que le traitement de l’actualité reste dans le cadre dont il n’aurait jamais dû sortir : celui d’une information honnête et équilibrée des lecteurs. C’est pourquoi le SNJ mène un combat pour la reconnaissance, par la loi, de l’indépendance des équipes rédactionnelles, leur permettant de s’opposer collectivement à toute pratique porteuse d’un risque heurtant la conscience professionnelle des journalistes.